Un quart des acteurs·trices et entreprises culturelles romandes est dans une situation financière grave
C’est ce que révèle un sondage mené par la Task Force Culture Romande. On savait le secteur culturel durement touché par la crise sanitaire. Pour la première fois, des chiffres révèlent l’ampleur des dégâts causés par les fermetures malgré les mesures de soutien, ainsi que les fortes disparités dans l’écosystème très diversifié de la culture. La Task Force Culture Romande propose quatre solutions concrètes pour améliorer la protection de l’ensemble des maillons de la chaîne pour traverser les mois qui restent, et garantir une relance qui ne laisse personne sur le carreau.
Malgré les aides, la situation est grave
Malgré la mise en place rapide de dispositifs de soutien pour la culture, la situation reste très difficile sur le terrain. C’est ce que confirme le sondage réalisé par la Task Force Culture Romande auprès de 513 personnes et près de 270 entreprises du secteur culturel romand (associations, institutions, etc), entre mi-décembre 2020 et fin-janvier 2021.
Les chiffres sont alarmants puisque plus d’un quart des entreprises sont dans une situation grave ou catastrophique et près de la moitié des acteurs·trices culturel·le·s disent vivre une situation financière difficile. En outre, 43% d’entre elles·eux craignent de devoir quitter leur profession pour des raisons financières. C’est donc à une possible disparition d’une grande partie du secteur culturel romand que nous assistons.
Des aides octroyées, mais mal adaptées
Les chiffres détaillés qui ressortent du sondage permettent d’analyser les raisons de ce constat inquiétant et d’identifier les lacunes dans les mesures mises en place. Plusieurs raisons émergent :
- le plafonnement des aides et des indemnités à 80% dans un secteur où les réserves sont rares. Près d’un an après le début des fermetures, un quart des entreprises indiquent ne pas avoir trouvé de solutions à ce jour.
- la complexité bureaucratique des démarches et la lenteur de leur traitement. Dans la plupart des cas il a fallu entre deux et quatre mois pour obtenir une décision, puis un nouveau délai pour toucher l’indemnisation.
- une protection sociale inégale pré-existante entre les indépendant·es et les salarié·es qui a contribué à ce que les indépendant·es soient particulièrement touchés par cette crise.
Quatre solutions pour aller vers le mieux
Ces constats ne font que renforcer la demande des milieux culturels : il faut impérativement simplifier les processus d’indemnisation et les rendre plus rapides.
La Task Force Culture Romande demande donc :
- Dans l’immédiat, un soutien à toute proposition qui vise à mettre sur pied une aide rapide et non bureaucratique sous forme d’indemnités forfaitaires, afin de soutenir les artistes et acteur·es culturels et leur permettre de traverser plus dignement la crise Covid, notamment la proposition Roduit visant à permettre l’accès à l’aide en cas de rigueur pour les indépendant·e·s, et la proposition Dandrès visant à prolonger le délai-cadre pour les intermittent·e·s.
- Que la Confédération permette aux cantons d’indemniser au-delà de 80% des pertes.
- La fin des inégalités de traitements désormais criantes : un plan de réouverture des lieux culturels, concerté entre Confédérations et cantons, doit être mis en place d’urgence si on veut éviter un dépérissement irrémédiable de la culture romande. Sans ces perspectives, il n’y aura pas d’engagements – et il ne servira alors à rien d’instaurer des mesures de compensation pour des annulations d’événements qui n’auront jamais eu lieu.
- Enfin mettre en œuvre de l’article 114 al.2 let c de la Constitution : « les personnes exerçant une activité indépendante peuvent s’assurer à titre facultatif » à l’assurance chômage.
Les questions du sondage « Entreprises culturelles »